Depuis 2016 la municipalité de La Désirade participe aux Journées Nationales de l’Archéologie
Pour l’édition 2017 Le Conseil Régional prête 14 panneaux explicatifs sur l’archéologie en Guadeloupe. Des photos des plus belles pièces trouvées à La Désirade et sur La Réserve Naturelle des Ilets de Petite Terre seront exposées.
L’exposition est visible à la capitainerie de Beauséjour le vendredi 16, le samedi 17 et dimanche 18 juin 2017 de 8 heures à 15h45.
Entrée gratuite/ Tout public / Visite non guidée
La Désirade terre d’archéologie
Bien avant l’arrivée des colons La Désirade et La Réserve Naturelle de Petite Terre servaient d’abris aux amérindiens et plus de 14 sites ont été répertorié dans la commune de La Désirade.
Mobilier en céramique, pierres taillées, coquillages sculptés , terre travaillée pour en faire des objets usuels, bijoux en nacre et coquillage ont été trouvés durant les différentes fouilles au fil du temps .
La plus part des objets sont exposés au Musé Edgar Clerc au Moule.
Objet usuel en terre
Grenouille en terre
Fragment d’objet usuel en terre
Bijoux sculpté dans du coquillage de lambi
Figurine sculpté dans un coquillage
Visage sculpté dans du corail
OCCUPATION PRECOLOMBIENNE DE LA DESIRADE
La Désirade ne semble pas occupée très anciennement puisque nous n’avons aucun site archaïque caractéristique de populations de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs qui ont occupé les Antilles dès le Vème millénaire avant J.C. Aucun site de l’époque des agriculteurs-potiers pionniers (Céramique Ancien A) n’a été retrouvé non plus.
Le site le plus ancien actuellement connu à la Désirade est celui des Sables. Il date du Céramique Ancien B (200 ap. J.C. à 800 ap. J.C.). C’est un site aujourd’hui très érodé qui semble avoir été plutôt important à son époque, face aux sites de Morel et Anse-à-la-Gourde en Grande Terre.
On y a découvert de la poterie de style saladoïde, composée de vaisselle au beau décor peint, incisé ou modelé d’animaux en relief (les adornos). Les outils en pierre sont en pierre locale – percuteurs, abraseurs, meules, haches – ou importée, comme les éclats de silex en provenance d’Antigua. Les restes de faune permettent d’avoir une idée de l’alimentation carnée de ces Amérindiens agriculteurs : poissons (34%), crabes (40%), iguanes, agoutis, oiseaux.
La période la mieux connue à la Désirade est celle du Céramique Récent (800 à 1200 ap. J.C.), avec au moins 32 sites de la culture Troumassoïde.
Parmi les plus connus de ces sites, citons Anse Petite Rivière, la Voûte à Pin, A l’Escalier, Chemin de l’Orme, Cocoyer, Ravine à Moko, Trou Madame… Le nombre relativement important de sites illustre les changements dans l’occupation du territoire avec la multiplication de petits sites.
La vaisselle du style troumassoïde est peu décorée, avec des décors restreints à des incisions larges et curvilignes. Trois pièces exceptionnelles toutefois : le pot décoré d’un pélican découvert à Chemin de l’Orme, un adorno en forme de chauve-souris de Anse-Petite-Rivière et un fragment de vase avec une tête de pélican provenant de Morne Cybèle.
C’est la dernière période précolombienne, celle du Céramique Tardif (1200 à 1500 ap. J.C.), qui fait la renommée de l’archéologie de la Désirade, avec les découvertes exceptionnelles de Morne-Cybèle et Morne-Souffleur.
Ces sites de la culture Suazoïde ont livré peu de matériel, dont deux pièces uniques en Guadeloupe, un pendentif en forme de masque et un strombe décoré du même genre de « masque », dont le style est clairement influencé par l’esthétique des grandes chefferies taïnos des Grandes Antilles.
Avec tous nos remerciements au Musée Edgar Clerc pour l’utilisation de leur texte sur l’Archéologie à La Désirade et de leurs photos